jeudi, 06 octobre 2016
Le « Petit Condorcet »
Non Mab, je ne vais pas dire du mal d’un ministre des Affaires Étrangères.
Que je vous dise, lectrices chéries, nous avons parmi nos connaissances une dame qui travaille à l’administration du Lycée Condorcet et nous a parlé du « Petit Condorcet », version collège du lycée Condorcet.
Elle acceptera volontiers d’intercéder en faveur de Merveille le jour où cette dernière devra entrer au collège.
J’y ai pensé hier quand nous sommes allés, Heure-Bleue et moi, déjeuner d’un « bô-bun » en sortant de la gare Saint Lazare.
J’y ai pensé parce que le plus difficile sera sans doute de faire accepter aux parents de Merveille que leur plus grande fille prenne le train chaque matin pour aller au collège.
Nous avons beau souligner le fait qu’en revenant de Paris, le bus est plein de gamines d’une dizaine d’années qui reviennent vers notre coin et qu’aux dernières nouvelles il n’en manque pas encore une à l’appel.
Nous avons aussi fait remarquer que nous avons vu plusieurs fois des enfants regagner leurs pénates via Saint Lazare en sortant du lycée Chaptal.
J’ai même proposé d’emmener Merveille chaque matin au collège.
L’idée fait son chemin mais lentement.
Très lentement…
Le fait que Merveille a plus de goût pour la pierre de taille façon Haussmann que pour le béton façon Bouygues devrait aider mais…
Cela dit, il me faut admettre un effet collatéral moins agréable.
Ça nous a frappé hier rue de Rome à l’arrêt du 95.
Dans notre bus habituel, celui qui nous ramène parfois du Monop’ quand le panier est trop lourd, nous montons « en force », tentant de nous faufiler dans la foire d’empoigne.
Ceux qui ont le plus besoin d’un siège étant malheureusement ceux qui courent le moins vite, ce sont les plus jeunes et les plus « en forme » qui sont assis.
Ce n’est pas agréable sur le moment mais au moins ça donne l’impression de faire partie pour encore un temps du monde des vivants.
Dans le quartier des lycées Chaptal et Condorcet comme au collège du « Petit Condorcet », au croisement de la rue d’Amsterdam et de la rue de Bucarest, il n’en va pas de même.
A peine arrivez vous à l’arrêt du bus que les jeunes filles et jeunes gens se lèvent du banc.
Pire ! Ils vous invitent civilement à vous asseoir.
Nous vivons là un des inconvénients majeurs, que dis-je nous subissons de plein fouet un des effets pervers de l’éducation.
Du haut de leur insolente jeunesse, ces gosses vous font remarquer poliment que vous n’êtes plus de première fraîcheur.
Ah les salauds…
Enfin, pourvu que l’Ours et JJF veuillent bien que Merveille aille apprendre à céder son siège dans ce coin.
Ça semble plus efficace qu’au collège qui fait face à son école…
09:54 | Commentaires (15)
Commentaires
Puissiez-vous avoir gain de cause, en ce qui me concerne, je sais que la partie est perdue, il me reste la colère de voir mes petites filles intellectuellement sous-alimentées à cause de l'idéologie de leurs parents et des autres grands-parents.
Écrit par : camille-madeleine | jeudi, 06 octobre 2016
J'ai oublié de dire que ma colère est décuplée parce que l'histoire se répète : mes enfants copient les "crimes" de mes parents.
Bon, il va me falloir faire retomber la pression qui est montée en flèche à la lecture de ce billet.
Écrit par : camille-madeleine | jeudi, 06 octobre 2016
Je découvre votre blog via ce billet... et bim! Sitôt lu sitôt séduite! Vous ne m'en voudrez sans doute pas d'aller farfouiller plus loin dans votre plume alerte acide crispante façon jus de citron sur la langue, mais avec un arrière-goût de tendresse qui fait chaud à l'âme...
Ici, dans ma campagne de bord de mer (où l'achat d'une veste de marin vous a un jour coûté un oeil, demandez-moi, si vous comptez revenir), pas de transport en commun, je n'ai donc pas encore eu droit au cédage de place injurieux, mais je n'ai pas hésité, moi la fière fille du public et de l'école de la république, à inscrire la mienne, de fille, dans un collège et lycée privé, et je ne le regrette pas, toute honte bue... Même s'il a fallu batailler contre un certain état d'esprit... comment dire... arasant (le but premier de l'établissement concerné étant de produire des élèves brillants, certes, mais faits du même moule).
Écrit par : la baladine | jeudi, 06 octobre 2016
C'est pour l'immeuble ou pour l'enseignement qu'on y dispense ? Quant à la bonne éducation civique, je pense que ce n'est pas une question de lieu, mais familial.
Deux neveu/nièce à l'école publique (et leurs enfants itou) ont une réussite et une éducation plus qu'honorables ; deux nièces dans l'enseignement semi-privé, qui ont la même réussite mais sont devenues à vrai dire "chiantes" comme la pluie et d'une pédanterie vis-à-vis de la piétaille, qui me hérisse.
Maintenant ces exemples n'ont pas force de loi, bien entendu. C'est sûr que Condorcet sur un CV, ça vous pose.
A vrai dire, ton billet m'étonne !
Écrit par : Sophie | jeudi, 06 octobre 2016
Sophie, je me permets de préciser que le lycée-collège Condorcet est un établissement public.
Écrit par : camille-madeleine | jeudi, 06 octobre 2016
Au fait bravo pour le titre. Il est pas si petit que ça !!!!
Écrit par : Sophie | jeudi, 06 octobre 2016
j'espère que vous aurez gain de cause . .... parce-qu'elle le vaut bien ! Blague à part, je trouve normal d'essayer de faire au mieux !
Écrit par : emiliacelina | jeudi, 06 octobre 2016
mon fils a fait math sup' et math spé' à Chaptal.
Écrit par : liliplume | jeudi, 06 octobre 2016
Le train toute seule à 11 ans, ce n'est pas un peu tôt de nos jours.
Écrit par : mab | vendredi, 07 octobre 2016
c'est normal de vouloir le meilleur pour ses enfants et ses petits enfants. L'idée est loin d'être injustifiée de nos jours.
Écrit par : manouedith | vendredi, 07 octobre 2016
Bon choix que Condorcet. Après Montaigne et avant H IV, c'est le lycée du Maître. Vous ne voulez pas vous domicilier chez Bonne Maman ?...
Écrit par : lakevio | vendredi, 07 octobre 2016
Tu pourras lui glisser au creux de l'oreille et en douce de ces idées irrévérencieuses dont tu as le secret et le tour sera joué.
Je me régalais par avance lorsque, lors d'une de nos nombreuses virées, mon grand-père commençait une phrase par : "Tu sais mon Trognon...". S'en suivait généralement une idée loufoque et réjouissante dont je retrouve le parfum dans tes articles.
Écrit par : Brin de broc | samedi, 08 octobre 2016
Hum, il faudra avoir non seulement le bras long mais des doigts agiles pour venir à bout de la sectorisation parisienne, d'autant plus que le collège Condorcet et le lycée Condorcet sont indépendants l'un de l'autre depuis fort longtemps.
Domicilier Merveille chez vous, et l'inscrire au bon collège voisin (s'il l'est encore !) sera plus facile.
La démolition de l'Éducation nationale s'accentue, c'est une catastrophe, il y a encore des établissements où, au moins l'organisation essaie de parer au désastre. Bon courage !
Écrit par : Dame Marthe | samedi, 08 octobre 2016
Cela serait bien qu'elle soit inscrite au Petit Condorcet, et pourquoi pas ? Il faut tenter, je vous encourage.
Écrit par : Anita | samedi, 08 octobre 2016
L'établissement peut être... Mais avant tout "l'élève".
Ma petite fille aînée a étudié en sport études au collège puis au Lycée en province, des établissements qui ne sont pas réputés pour la qualité de leur enseignement.
Ce ne sont pas les meilleurs du département.
Aujourd'hui elle est en Master 2 de biologie, première de sa promotion... en espérant que cela continue jusqu'à la fin de l'année... Après c'est la thèse !
Écrit par : Françoise | mardi, 11 octobre 2016
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